La France paralysée s’attend à un « mercredi noir ». Mais les contribuables ont-ils à l’esprit, à cet instant, qu’au nom de l’exercice de la démocratie, ils financent leur propre désarroi ? Ils financent ainsi les dépenses, d’une part des syndicats, d’autre part des partis politiques, enfin de la presse. 1- Naguère un rapport parlementaire, celui de M. Perruchot, a été mis au pilon parce que non voté, droite et gauche confondues dans un même élan de courage. Pour mémoire, les cotisations de ceux qui sont en grève ne contribuent que pour 20 % des ressources nécessaires à leurs actions. 2- « Contribuables associés » vient de publier une brochure intitulée « l’argent des partis politiques ». M. Alain Dumait, dans l’incipit de son éditorial, affirme « Rien ne justifie moralement le financement public des partis politiques ». En 2012, la part des cotisations des adhérents représente 16,1 % des ressources du PS, 9,7 % de l’UMP et 8,6 % du PCF. Connaitre la contribution de leurs élus ne manque pas d’intérêt : 25 % pour le PS, 2,7 % pour l’UMP, 37,5 % pour le PCF. Les contribuables servent à fabriquer des élus ! 3- Les contribuables ont financé 200 journaux pour la somme de 288 823 413 € en 2013. Apparemment aucun titre ne refuse cette manne. Certes, l’article 4 de la Constitution Française dispose : « les partis et les groupements politiques concourent à l’expression du suffrage ». Pourtant 83 % des Français s’opposent à leur financement et le taux d’abstention dans les consultations électorales atteint 56 à 59 % dans les plus mauvais des cas et 36 % dans le meilleur. En pratique, un contribuable sur deux est contraint de payer pour subir les désagréments d’une journée de grève, pour contribuer à la carrière d’un candidat, pour lire les recensions souvent partisanes des évènements nationaux ou mondiaux. Bah ! Comme le disait le chansonnier Jean Amadou des conquêtes féminines : « on leur fait la cour pendant six mois, et on les cocufie pendant six ans ».
Georges Pompidou (1911-1974)
Il y a 40 ans, au soir du 2 avril 1974, une dépêche laconique annonçait la disparition du Président de la République, Georges Pompidou. Les commentateurs qui ne cessent de comparer de Gaulle et Mitterrand, ne parlent guère de lui. Il n’en serait pas marri, lui qui disait se préoccuper du travail qu’il aurait fourni plutôt que de la trace qu’il laisserait ou pas dans l’Histoire.
Suggérons tout de même aux maires nouvellement élus de lui rendre hommage par des voies portant le nom de Georges-Pompidou et qui sont bien rares. Il le mérite plus qu’amplement, en tout cas davantage que son successeur socialiste qui a donné le signal du déclin de la France.
Georges Pompidou, c’est l’homme du parc électro-nucléaire français ; c’est celui du rattrapage du retard dans les télécommunications et les autoroutes. C’est celui de la croissance de 5 % par an : en 1973, Edmund Stillman et son équipe du Hudson Institute, avaient pronostiqué l’envol de la France qui devenait devenir en 1980 le pays le plus riche d’Europe avec la Suisse et la Suède. Les choix exclusivement keynésiens effectués ensuite par Valéry Giscard d’Estaing, ont enrayé la marche en avant.
Simultanément à cette croissance effrénée, la France se dotait du premier ministère de l’Environnement au monde, confié à Robert Poujade. En même temps qu’il fut celui qui enclencha l’inversion de la courbe de la mortalité routière, en 1972, Georges Pompidou s’était contenté de limitations de vitesse adaptées aux voitures de l’époque.
Il avait, chevillé au corps, à la fois la défense de nos paysages et de notre patrimoine architectural et celui de nos libertés publiques. À 1 000 lieues des khmers verts d’aujourd’hui qui ne conçoivent l’écologie que punitive justement parce que l’environnement est le dernier de leurs soucis, loin derrière leur préoccupation de formater la société selon leur volonté.
Georges Pompidou avait, très tôt, manifesté sa crainte de n’avoir pas le temps de rédiger ses mémoires. Mais il avait aussi précisé qu’il n’en avait pas forcément le désir. Il était préoccupé de l’avenir de la France après lui mais pas de la prochaine échéance électorale, encore moins de la trace qu’il laisserait. C’est ainsi qu’il en a laissée une indélébile dans le cœur des patriotes.
Non-événement
En dépit de ses proclamations, Hollande n’a évidemment pas entendu le message des Français. C’est lui que nous ne supportons pas à la tête du pays ; certainement pas le commode bouc-émissaire, Jean-Marc Ayrault. Fidèle à lui-même, il a imaginé une combine tordue en nommant Valls à Matignon pour carboniser quelqu’un susceptible de lui faire de l’ombre. Tout cela n’a rigoureusement aucun intérêt, c’est la dernière préoccupation des Français.
La seule satisfaction qu’on puisse tirer de ce non-événement est désormais la part congrue dévolue à l’extrême-gauche dans ce gouvernement avec le départ des verts et de Vincent Peillon. Malheureusement, Taubira et Belkacem sont toujours là.
Quant à Royal qui remplace Trierweiler… chacun appréciera.
Des vessies pour des lanternes
Le 17 février dernier, nous appelions à un effondrement total et partout de la gauche et de ses alliés. Le succès semble avoir dépassé nos espérances à quelques fausses notes près, exclusivement dues à la présence du Front national au second tour dont la capacité de nuisance s’est toutefois considérablement amoindrie. Avignon, Metz, Rouen en sont les exemples les plus significatifs.
Une exception : Paris. Soucieuse de complaire aux médias plutôt qu’aux électeurs, l’UMP a organisé de pseudo-primaires qui n’avaient pas pour but de désigner un candidat à la mairie mais de désigner Nathalie Kosciusko-Morizet. Le raisonnement partait du principe que Paris étant une ville de gauche, il suffisait de présenter une candidate de gauche. Accessoirement, on la badge UMP.
Une stratégie du mépris de l’électeur à qui on a tenté de vendre des vessies pour des lanternes avec le résultat que l’on sait. Mais c’est aussi une stratégie défaitiste. Au nom de quoi Paris resterait-elle à gauche indéfiniment ? ses habitants sont-ils satisfaits des impôts ? de la chasse à l’automobiliste ? des embouteillages permanents ? de l’inflation des effectifs municipaux ? des subventions faramineuses au profit d’activistes d’extrême-gauche au nom d’un prétendu droit supérieur des minorités ?
Aucune de ces questions n’a été abordée durant la campagne parisienne. Et pour cause : les deux candidates étaient des jumelles. L’original l’a emporté sur la copie. C’est un poncif éculé, certes, mais il est juste.