Jamais décision de la Cour Suprême des Etats-Unis n’aura été autant commentée. L’objectif de cette couverture exceptionnelle n’est évidemment pas de nous informer mais de nous manipuler. Le premier objectif, le plus simple, est de faire croire que l’avortement est désormais interdit sur le territoire des Etats-Unis. Un certain nombre de Français le croient déjà, certainement plus qu’on ne pense mais c’est tellement grossier que les médias ont très vite décidé de montrer du doigt les États qui, recouvrant leur souveraineté en la matière, remettent effectivement en cause non pas l’IVG mais l’IVG à… 24 semaines, c’est-à-dire pratiquement six mois.
Puisqu’il faut faire le boulot des médias à leur place, la décision de la Cour Suprême est celle-ci : à la faveur de l’examen d’une loi du Mississipi voulant interdire l’avortement au-delà de quinze semaines, délai plus long qu’en France, mais en contradiction avec l’arrêt Roe contre Wade de 1973, la Cour Suprême a décidé d’abroger cet arrêt qui considérait comme un droit constitutionnel l’avortement jusqu’à 24 semaines. Chacun des cinquante États dispose désormais de sa pleine souveraineté pour encadrer l’avortement à sa guise ou plutôt à celle des électeurs. Ce sont les gouverneurs démocratiquement élus de chaque État qui promulgueront une nouvelle loi en la matière sous le contrôle sourcilleux du sénat et de la chambre locaux, tout aussi démocratiquement élus. En un mot, l’indignation médiatique en France se porte à l’encontre d’une liberté nouvelle accordée aux États fédérés.
La conséquence de ce tohu-bohu ne s’est pas fait attendre. Assiégée par une majorité d’opposition à l’Assemblée nationale, la présidente du groupe macroniste, une certaine Aurore Bergé qui, avant d’atterrir chez Macron en 2017 avait traversé toutes les sensibilités de l’UMP, n’a rien trouvé de mieux que d’inventer une proposition de loi constitutionnelle inscrivant le droit à l’avortement dans notre loi fondamentale. Quelqu’un menace-t-il l’IVG en France ? Y a-t-il une formation politique représentée au parlement qui se soit prononcée dans ce sens ? la France est-elle un état fédéral où un président de région s’aviserait de faire voter un texte interdisant l’IVG sur son territoire ? Les macronistes qui n’ont déjà pas la majorité simple à l’Assemblée ont-ils une majorité des 3/5 au congrès, avec le Sénat, pour faire voter une réforme constitutionnelle aussi inutile ? Poser ces questions, c’est y répondre naturellement par la négative.
Quel est donc l’objectif visée par cette péronnelle ? Limpide. Faute de majorité parlementaire, Macron et sa clique ont saisi cette perche pour constituer une majorité woke sur la base de l’intimidation. On peut déjà écrire le discours : « Nous proposons de graver dans le marbre des valeurs républicaines, le droit de toutes les femmes à disposer de leur corps. Cette proposition raisonnable et de bon sens est en ligne avec notre attachement à l’égalité de tous dans laquelle toutes les formations politiques responsables ne pourront que se reconnaître ». Le piège est tendu. Si l’on s’y oppose, on sera un réac, un obscurantiste, un facho. On pourra toujours s’époumoner à dire que la loi n’a jamais été remise en cause, que la durée légale de l’avortement a même été prolongée, rien n’y fera. Il sera alors à craindre que les politiciens français n’étant pas toujours très courageux, certains élus par la droite, ne se laissent intimider par peur de ne plus être invités sur les plateaux de télévision.
Pendant ce temps-là, l’inflation continuera à croitre, les taux d’intérêt avec, les banlieues seront de plus en plus soumises à la loi des racailles allogènes, l’endettement se creusera et M. Macron et sa bande n’auront rien de mieux à foutre. Macron est l’archétype du wokisme à la française, Mélenchon est son jumeau. Paraphrasons Lenine, « Mélenchon c’est Macron plus l’ISF ».
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