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09 Juin2014

L’Europe que j’aimerais par Roger Saint Pierre (Ligne Droite)

Ecrit par 9 juin 2014. Ligne Droite. Publié dans Actualité

Les médias ont pour habitude de classer les Français en deux catégories : les pro et les anti européens. En réalité, que nous le voulions ou non, nous sommes tous européens.

Européens de souche mais surtout de civilisation. Or, cette civilisation est en danger et il n’est pas un seul pays capable à lui seul de la sauver. L’union n’est pas une option; c’est une question de vie ou de mort.

La seule chose qui peut nous diviser, est de savoir si cette union doit être plus ou moins profonde et prendre la forme d’une union commerciale, financière ou éventuellement politique.

Une union commerciale ne serait qu’une zone de libre échange comme il en existe plusieurs à travers le monde. C’est l’Europe à la britannique, celle qui permet aux pays signataires d’échanger entre eux des marchandises sans acquitter de droits de douane. Il n’est alors pas nécessaire de former une zone englobant de nombreux pays. Des accords bilatéraux peuvent très bien faire l’affaire; mais quels en sont les bénéfices ? En réalité ils sont assez minces car les signataires s’aperçoivent très vite que les droits de douanes ne sont qu’une infime partie des barrières que chaque pays peut ériger pour se protéger contre les importations venant de pays voisins. Les taxes, les règlements sanitaires, écologiques ou sécuritaires sont d’autres moyens plus insidieux mais plus efficaces encore. D’autre part, les niveaux de salaires et les prestations sociales qui gonflent les prix de revient rendent souvent difficile pour un pays de rester compétitif avec ses voisins. Ce handicap peut être temporairement effacé par une dévaluation de la monnaie nationale. Un sport que la France a plus ou moins efficacement pratiqué dans les années qui ont suivi la deuxième guerre mondiale.

 

De ces constatations sont venues les idées d’une commission européenne chargée de rétablir un certain équilibre réglementaire grâce à des directives, suivi par la création d’une monnaie unique qui ne permettrait plus à un pays de dévaluer sa monnaie afin d’effacer les stigmates de sa mauvaise gestion. Malheureusement ces idées, aussi géniales soient-elles, se sont très vite heurtées à la dure réalité et au constat que l’Europe avait sans doute mis la charrue avant les bœufs.

 

En premier lieu, la commission européenne n’est pas un gouvernement fédéral. Les décisions importantes ne peuvent être prises qu’à l’unanimité des chefs d’états des pays membres, ce qui signifie que le plus petit pays peut à lui seul bloquer certains projets, même si cruciaux pour l’ensemble. Il en est résulté que les organismes bruxellois passent leur temps à rédiger des textes de moindre intérêt, comme pour rendre les WC européens écologiques ou pour déterminer la dimension des tomates. Un retour sur investissement nul et même totalement négatif si l’on considère les dépenses que les pays membres doivent effectuer pour essayer, tant bien que mal, de mettre en œuvre les directives reçues de Bruxelles.

 

La politique étrangère et de sécurité commune (PESC) reste un cas particulier. Dans ce domaine, le processus de décision reste largement intergouvernemental et le vote à l’unanimité est le mode quasi exclusif de décision. En pratique, les décisions sont prises par consensus et les votes sont exceptionnels.

C’est le Conseil européen (donc les chefs d’État et de gouvernement, organe collégial composé du Premier ministre des ministres et des secrétaires d’Etat chargé de l’exécution des lois et de la direction de la politique nationale.), qui détermine les objectifs stratégiques de l’UE. Le droit d’initiative revient aux États membres et au haut représentant pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité. Le Conseil vote dans la quasi-totalité des cas à l’unanimité. Le Parlement européen, quant à lui, est informé, parfois consulté, sur les choix fondamentaux.

Le problème, c’est qu’une politique étrangère et de sécurité, pour être efficace, doit s’appuyer sur un système de défense, militaire mais aussi diplomatique et du renseignement. Seules la France et la Grande-Bretagne possèdent un dispositif crédible dans ces domaines. L’Allemagne elle-même, dont la puissance économique domine l’Europe, ne peut, pour des raisons historiques, jouer le moindre rôle dans ces domaines essentiels. Ceci étant établi, il est facile de comprendre que les deux seuls pays capables d’agir au plan international n’aient nulle envie de partager leurs informations. La crise aidant, leur capacité d’action va en diminuant, ce qui les incite parfois à chercher de l’aide matérielle auprès des autres membres de l’Union Européenne, essuyant le plus souvent une fin de non-recevoir. Il est clair que seule une véritable armée européenne, soutenue par une Centrale d’Intelligence Européenne, permettrait à l’Europe de peser en tant que telle sur les affaires du monde. Mais en même temps, cela ne pourrait se faire dans une UE de 28 membres, sauf si nous en faisions une fédération à l’américaine, dans laquelle ces prérogatives seraient réservées à un état fédéral très puissant.

Rappelons alors que l’état fédéral américain a pris plusieurs siècles à se construire, depuis la déclaration d’indépendance en 1776 et malgré une guerre de sécession dont certaines traces subsistent encore de nos jours. Autant dire que nous ne sommes pas à la veille d’une telle solution pour le vieux continent.

 

Alors que faire ? De toute évidence, reprendre tout à zéro avec une Union Européenne réduite à une dizaine de pays, au grand maximum. Une monnaie unique que pourraient conserver les autres pays, mais sans le soutien de la Banque Centrale Européenne. L’euro grec pourrait alors fluctuer par rapport à l’euro de la BCE, comme le dollar canadien fluctue par rapport au dollar américain. Des accords commerciaux bilatéraux resteraient possibles.

 

Deux préalables essentiels subsistent pour faire de ce noyau dur une véritable union, capable de jouer un rôle international significatif : l’Allemagne devra s’affranchir des contraintes héritées de la deuxième guerre mondiale et la Grande Bretagne choisir entre le continent et le grand large.

 

 

 

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02 Juin2014

Le Clin d’oeil de « Ligne Droite » à l’actualité de la semaine

Ecrit par 2 juin 2014. Ligne Droite. Publié dans Actualité

Quinze milliards de rentrées fiscales manquent sur le budget 2013, le chômage continue d’augmenter en France alors qu’il baisse ailleurs, le Parti Socialiste qui détient l’Élysée et la majorité aux Assemblées ne recueille que 14% des voix aux élections européennes… mais ce qui a occupé nos médias cette semaine, c’est l’affaire Bygmalion. Certes, cette affaire pointe une fois de plus les dysfonctionnements qui entachent trop souvent le financement des partis politiques, plus particulièrement au moment des élections présidentielles; mais elle survient au bon moment pour François Hollande qui, dès lors, peut se contenter de prendre acte de la déroute électorale de la gauche – sa déroute – tout en confirmant qu’il ne changera pas de politique.

Pendant ce temps, Manuel Valls n’en finit pas de coller des rustines sur une chambre à air qui fuit de toutes parts.

La France court vers l’abîme et certains magazines, de droite comme de gauche, posent ouvertement la question de savoir si François Hollande doit aller jusqu’au bout de son quinquennat. Nous ne hurlerons pas avec les loups. Autant nous aurions souhaité que les Français n’aient pas envoyé à l’Élysée un homme qui ne cesse de prouver chaque jour qu’il n’avait pas la stature nécessaire pour devenir Président, autant nous pensons que le moment serait mal choisi pour sa démission ou même pour une simple dissolution de l’Assemblée Nationale. Aucun parti n’est aujourd’hui en état de gouverner le pays et cette dissolution risquerait de déboucher sur une assemblée ingouvernable, sauf alliances volatiles contre nature. Le Front National, arrivé en tête aux européennes, ne dispose pas aujourd’hui d’un programme de gouvernement applicable. Il y a loin entre quelques sièges à l’assemblée européenne et une majorité dans les assemblées françaises. Les Français viennent de démontrer que la diabolisation du parti de Marine Le Pen n’était plus d’actualité et cette dernière dispose de deux ans pour se présenter aux suffrages des Français avec une feuille de route capable de rassembler une majorité. Pas facile, mais les autres partis sont encore plus mal lotis.

– Le PS est en lambeaux et ses alliés habituels sont devenus autant d’adversaires.

– L’UMP vient d’imploser et va, elle aussi, avoir besoin de temps pour se reconstituer et renouer ses alliances, notamment avec le centre qui trouve là une opportunité pour jouer plus qu’un rôle de simple comparse. Mais une telle alliance serait en complète contradiction avec le message que les électeurs ont voulu faire passer en votant FN et en complet décalage avec une grande partie de ses militants.

 

Certes, même si cela fait mal, ce n’est que de la politique et reste, pour l’instant, loin des évènements que connaissent certains pays.

A commencer par l’Ukraine dont les régions de l’est sont à feu et à sang. Le gouvernement de Kiev multiplie les raids contre les insurgés prorusses, de nombreux civils fuient la zone des combats et l’on est sans nouvelles de plusieurs « observateurs » internationaux. Vladimir Poutine a beau assurer qu’il privilégie une solution diplomatique, après avoir décidé de retirer une grande partie des troupes russes massées à la frontière ukrainienne, on ne voit pas l’ombre d’une négociation possible.

L’Afrique ne connaît pas non plus de répit. Le seul domaine où François Hollande n’avait pas totalement échoué est désormais de retour à la case départ.
Le Mali tout d’abord, où le ministre de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga, a démissionné une semaine après la défaite de l'armée malienne à Kidal face à des groupes armés rebelles. Il déclare toutefois n’avoir jamais donné l’ordre à l’armée malienne d’attaquer les groupes rebelles et exige la création d’une commission d’enquête pour faire toute la lumière. Il apparaît clairement que les régions touareg ne reconnaissent pas le pouvoir de Bangui plus qu’elles n’acceptaient les envahisseurs islamistes avant l’opération Serval. La France serait bien inspirée de ne pas s’en mêler.

 

La situation en Centrafrique est pire encore. L'assassinat d'une quinzaine de personnes, mercredi 28 mai, dans l'église Notre-Dame de Fatima, a été le détonateur de la contestation; des milliers de manifestants ont exprimé leur colère contre une partie des forces internationales déployées en République centrafricaine. La France et la présidente de transition, Catherine Samba-Panza, perçue comme sa " protégée ", sont également vilipendées par la foule qui réclame le retrait du contingent burundais de la mission onusienne Misca, le désarmement de tous les groupes combattants, à commencer par les derniers miliciens du quartier majoritairement musulman de PK5. Comme les soldats tchadiens auparavant, le bataillon venu du Burundi est accusé de ne protéger que la communauté musulmane. Il y a six mois, Bangui attendait pourtant avec impatience le déploiement des forces françaises censées bien connaître la Centrafrique.

Mais pour comprendre que le gouvernement français ne prendrait pas clairement partie contre les musulmans, il suffisait de regarder la politique menée en France.

Dernier exemple de ce laxisme, le parcours du multirécidiviste Mehdi Nemmouche arrêté à Marseille pour avoir commis l’attentat contre le musée juif de Bruxelles, ce qui devrait ouvrir les yeux sur l’incompétence des autorités françaises envers les djihadistes potentiels.

 

La bonne nouvelle de la semaine nous vient d’un commissaire européen chargé du commerce, Karel De Gucht, qui a apporté son soutien au boycottage lancé contre le groupe hôtelier Dorchester Collection, propriété du sultanat de Brunei. Prôné par le milliardaire britannique Richard Bronson et le Français François-Henri Pinault, ce boycottage fait suite à la décision du sultan Hassanal Bolkiah d'instaurer la charia sur son territoire. Il est temps d’agir partout où cette loi moyenâgeuse existe.

 

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18 Mai2014

Le Clin de Ligne Droite à l’actualité

Ecrit par 18 mai 2014. Ligne Droite. Publié dans Actualité

A l’initiative d’Arnaud Montebourg, Manuel Valls a signé mercredi 14 mai un décret soumettant les  investissements étrangers à autorisation préalable; ce qui devrait permettre à l'Etat de s'’opposer à la prise de contrôle d'un certain nombre d'entreprises françaises dans cinq nouveaux secteurs :

· l'’approvisionnement en électricité, gaz, hydrocarbures ou autre source énergétique

· l'exploitation des réseaux et des services de transport

· l'approvisionnement en eau

· Les communications électroniques

· La protection de la santé publique.

Nos medias aux ordres nous ont immédiatement rappelé que de nombreux pays, à commencer par les États-Unis et l’Allemagne, ont mis en place des mesures de protection de certains secteurs de leur industrie. L'Allemagne a introduit plus de 700 mesures restrictives et les Etats-Unis un peu moins de 800 au cours des quatre dernières années, ce qui a exacerbé l’ire des Canadiens dont le commerce avec son grand voisin est crucial pour sa survie. Dont acte !

Mais le problème de cette nouvelle « montebourgade » n’est pas son principe mais le fait qu’elle arrive à un très mauvais moment. D’une part parce qu’elle est sans conteste motivée par « l’affaire Alstom » et donc donne à nouveau l’image d’un gouvernement aux abois qui réagit au coup par coup, faute de véritable politique industrielle d’ensemble. D’autre part parce que cela confirme que nos meilleures entreprises, écrasées par les impôts, taxes et charges sociales, n’arrivent plus à dégager les bénéfices qui leur permettraient d’investir et de conquérir de nouveaux marchés. Sans parler d’une campagne gouvernementale qui stigmatise les « riches » et décourage nos compatriotes d’investir dans les actions de nos propres sociétés.

Dans le cas particulier d’Alstom, il semble que si le gouvernement devait s’opposer au rachat de la branche énergie par General Electric, cela laisserait la porte grande ouverte à Siemens qui n’aurait plus qu’à ramasser les miettes à n’importe quelles conditions, faute d’autre repreneur. Alstom est en difficulté, l’attitude la plus intelligente de la part du gouvernement devrait être de laisser son Conseil d’Administration négocier le meilleur deal pour l’entreprise.

 

Pendant ce temps, Manuel Valls joue avec les nerfs de nos concitoyens, comme le malade mental qui se tape la tête contre les murs en disant « cela fait tellement de bien quand je m’arrête ». Sauf que c’est avec notre tête qu’il joue. Après avoir augmenté considérablement l’impôt sur le revenu, il a annoncé vendredi qu'une réduction fiscale allait bénéficier dès 2014 à 3 millions de ménages, dont 1,8 million sortiront purement et simplement de l'impôt sur le revenu. Une baisse d'impôt d'un milliard d'euros qui sera compensée par une lutte renforcée contre la fraude fiscale. En résumé, ce sont les « mauvais » contribuables qui vont financer ceux qui ne le sont plus ! A dix jours des élections européennes, la ficelle est grosse !

 

Les 200 jeunes filles enlevées au Nigéria par les islamistes de Boko Haram n’ont toujours pas été localisées. La France a appelé une réunion à Paris, qui rassemble les chefs d'Etat du Bénin, du Cameroun, du Niger, du Nigeria et du Tchad, ainsi que William Hague, le ministre britannique des affaires étrangères, Wendy Sherman, la directrice politique du département d'Etat américain et, pour l'Union européenne, Pierre Vimont, l'adjoint de Catherine Ashton. Officiellement, il s'agit de coordonner la collecte de renseignements au niveau régional pour faciliter la recherche des jeunes filles kidnappées. Il n'est pas question d'envoyer des soldats occidentaux mais la France compte mettre à disposition ses avions Rafale, Mirage et Bréguet, basés au Tchad pour faciliter la recherche d'informations.

La rencontre de Paris vise aussi à faire inscrire Boko Haram sur la liste des organisations terroristes des Nations unies, alors que la secte figure déjà sur celle des Etats-Unis qui, de leur coté, ont envoyé des « conseillers militaires » au Nigeria. Même si cette intervention américaine n’est pas exempte d’arrières pensées, elle devrait être plus efficace que les parlotes parisiennes. A condition que les jeunes filles soient encore en vie.

Avoir un gouvernement qui change d’avis comme une girouette, même lorsque c’est dans le bon sens, est toujours inquiétant. Mais nous ferons quand même notre bonne nouvelle de la semaine du fait que, après avoir soutenu un amendement communiste au Sénat mettant à mal le régime des auto entrepreneurs, le gouvernement fait marche arrière et revient au texte antérieur. Ce régime instauré lors du passage furtif du modérément libéral Hervé Novelli au gouvernement de Sarkozy reste la meilleure chose qui soit arrivée à notre pays depuis longtemps.

 

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12 Mai2014

Le Clin d’oeil de « Ligne Droite » à l’actualité

Ecrit par 12 mai 2014. Ligne Droite. Publié dans Actualité

Nos médias ont consacré leurs mots et leurs images à la démonstration de force de Vladimir Poutine lors de la célébration de la victoire soviétique sur l’Allemagne Nazie. S’il est vrai que le Président russe en a fait beaucoup, nous n’irons pas jusqu’à y voir son intention de renoncer à toute négociation sur l’Ukraine, comme tous l’affirment. Nous continuons de penser que Poutine ne peut pas aller très loin dans cette direction. Mais, en excellent stratège, il sait qu’il est préférable d’entrer en position de force dans toute négociation. Il sait aussi profiter des faiblesses de l’adversaire et notamment d’une Union Européenne incapable de parler d’une seule voix et qui n’a ni politique militaire, ni action diplomatique cohérente.

De son coté, Barack Obama voit arriver très vite des élections de « mid term » qui risquent de limiter sa capacité d’action plus encore qu’elle ne l’est déjà. Les Américains ne verraient pas d’un bon œil se réveiller le spectre de la guerre froide. Il est probable que le peuple russe non plus mais, pour l’instant, Poutine réveille chez lui un patriotisme trop longtemps humilié. Il sait bien toutefois que les sanctions occidentales finiront par faire sentir leur effet et, comme jadis Kroutchev avait arrêté ses missiles au large de Cuba, il saura rebrousser chemin. Mais il sera assez malin pour le faire sans perdre la face et, peut-être même, pour apparaître comme le sauveur du Monde.

Dans ce contexte, le référendum organisé par les pro-russes qui a appellé plus de sept millions d'Ukrainiens de l'est à voter pour l’indépendance des régions de Donetsk et Lougantsk apparaît anecdotique !

 

Pendant ce temps la France célèbre l’anniversaire de l’abolition de l’esclavage. Il est indéniable que la notion même d’assujettissement d’un être humain à un maître qui en devient propriétaire au même titre qu’un objet ou un animal nous révulse. La traite des esclaves, arrachés à leur famille, exportés et vendus comme de simples objets nous paraît aujourd’hui inconcevable. Pourtant elle a existé depuis des millénaires, aussi loin que remonte l’histoire connue de l’humanité et probablement au-delà. La France y a sa part, mais ce qui choque dans cette célébration fixée arbitrairement au dix mai, c’est qu’elle fait apparaître la France comme le seul pays l’ayant pratiquée. Alors que, sans remonter à l’époque romaine, on dénombre trois traites principales :

· La traite orientale qui a été la plus longue et la plus régulière, avec 17 millions d'individus asservis, du VIIe siècle à 1920.

· La traite intra-africaine, qui a réduit en esclavage près de 14 millions de personnes.

· La traite atlantique, la plus courte, qui a déporté 12 millions de personnes.

Mais rappelons que le 2 décembre 1949, l'Assemblée Générale des Nations Unies a publié sa «  Convention pour la répression et l'abolition de la traite des êtres humains et de l'exploitation de la prostitution d'autrui ». C’est donc cette date qui devrait avoir été choisie pour célébrer l’abolition et qui devrait s’appliquer à tous les pays membres. Mais peu de nations, en dehors de la France, possèdent notre goût prononcé pour l’auto-flagellation !

Bien entendu, une déclaration de l’ONU et la fixation d’une date mondiale pour célébrer cette abolition seraient loin de suffire pour totalement éviter ces pratiques d’un autre âge, comme l’a tristement illustré l’enlèvement de 200 jeunes filles au Nigéria par le groupe islamiste Boko Haram, dans le but de les revendre. Mais « pas d’amalgame » nous disent nos médias !

 

La semaine a vu nos gouvernants s’engager dans la campagne pour les élections européennes. François Hollande était lui-même invité par Angela Merkel dans son fief électoral sur les rives de la Baltique pour un week-end. Le président de la République a passé deux jours sur place en compagnie de la chancelière, l'occasion pour lui de faire bon nombre de rencontres et de recevoir des cadeaux, dont ne faisait pas partie la moindre concession concernant les objectifs européens de réduction des déficits publics. Aimable mais ferme, la Chancelière !

En retour, il est probable que tous deux soutiendront la candidature de Martin Schulz à la tête de la Commission européenne. Hollande parce qu’il est de gauche, Merkel parce qu’il est allemand.

Manuel Valls s’est également, même si plus calmement, engagé dans la campagne. Le Premier ministre sait que le combat sera difficile mais ne peut pas éviter de mener campagne car la déroute annoncée du Parti Socialiste lui serait alors attribuée par sa majorité, déjà diablement frondeuse. Sa contribution à la campagne sera principalement dirigée contre la « vague populiste » attendue en Europe et plus particulièrement en France, où les candidats du Front National font la course en tête dans les sondages.

 

Après un léger regain de popularité qui a suivi son remaniement ministériel, François Hollande a retrouvé son 18% habituel. Il a donc quitté Angela Merkel pour se mettre à l’abri des Français un peu trop frondeurs et effectuer une visite de trois jours en Azerbaïdjan, en Arménie et en Géorgie. Accompagné d’une délégation de chefs d’entreprise, cette visite doit permettre d’accroître nos relations économiques avec ces pays du Caucase sud. Mais combien d’Airbus, de TGV ou de centrales nucléaires peut-on vendre dans le Caucase sud ?

 

La bonne nouvelle de la semaine nous vient  des États-Unis qui vont envoyer une équipe pour aider à retrouver les 200 lycéennes enlevées au Nigéria par le groupe islamiste armé, Boko Haram. Bien sûr les mots de soutien explosent sur les réseaux sociaux. Bien sûr les pancartes défilent « rendez nous nos filles ». Mais seule l’action sur le terrain donne la moindre chance de les retrouver.

 

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