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07 Avr2018

Délinquance « ordinaire » et incivilités

Ecrit par 7 avril 2018. Admin. Publié dans Actualité

Avocat au barreau de Paris, Gérald Pandelon est docteur en droit privé-sciences criminelles et docteur en science politique, diplômé de Science-Po. Chargé d’enseignement, auteur de plusieurs ouvrages, il est également membre du Bureau Politique de La Droite Libre. Il nous livre ici, dans un interview d’Atlantico, son analyse de la « délinquance au quotidien ».

ATLANTICO En 2017, le nombre d’agressions a atteint un nouveau record avec 1035 agressions enregistrées par l’Ordre des Médecins. Une situation qui devrait mobiliser, d’autant plus qu’elle concerne de plus en plus de fonctions libérales. Pour lutter contre cette situation inacceptable, l’Ordre des médecins propose la mise en place d’une application pour relier plus rapidement les médecins aux forces de police. N’est-ce pas d’une certaine façon ignorer le fond du problème ? 

Cette application constituera une avancée significative puisqu’à ce jour il n’existe rien ; toutefois, aucun dispositif ne permettra de juguler réellement l’augmentation de la délinquance dont les causes sont connues, largement expliquées par tous les criminologues et par l’auteur de ces quelques lignes également depuis plusieurs années. La difficulté c’est que la vérité, en France, ne produit pas de politiques publiques, réalistes et courageuses. Or, une véritable politique publique qui se donnerait pour objectif de lutter contre la délinquance se devrait, au premier chef, d’examiner davantage les causes que les conséquences de l’augmentation des crimes et délits. Pourtant, la France ne répond qu’aux conséquences et rejette par idéologie l’examen des causes, notre pays refusant, par consensualisme ou « politiquement correct » mâtiné d’égoïsme, de s’attacher à l’étiologie criminelle.  

Si agressions et incivilités se multiplient, ne faut-il pas envisager un vrai plan de lutte contre ces phénomènes, plutôt qu’une énième sonnette d’alarme ? 

Comme indiqué précédemment, aucun gouvernement, même plus le Front national, d’ailleurs rebaptisé bientôt, c’est significatif, le Rassemblement national, n’ose reconnaître ouvertement que la cause première de la délinquance c’est, d’abord, l’immigration, ensuite, une forme de laxisme face à des comportements déviants, fussent-ils réitérés, notamment concernant les mineurs délinquants. Enfin, cet aveuglement relatif et/ou volontaire face au développement des actes d’incivilités envers les professions libérales, dentistes ou avocats, est le fait d’une certaine idéologie qui considère presque légitime que les « bourgeois », ou prétendus tels, puissent être dépecés par des voyous ; autrement dit encore, qu’un membre d’une profession supposée détenir un fort capital économique pour utiliser la terminologie bourdieusienne se fasse agresser, séquestrer, voire assassiner (une avocate a été égorgée à Marseille il y a trois années dans l’indifférence généralisée), réjouit presque ceux qui sont du côté des « opprimés ». Je n’ai jamais vu, à ce titre, un membre d’un parti plutôt marqué à gauche manifester parce que des dentistes ou avocats se faisaient agresser par des « jeunes »… En effet, si vous êtes considéré comme appartenant à une classe aisée, vous n’avez qu’un seul droit en France : souffrir en silence.  

Et demander plus de fermeté, avec des sanctions plus lourdes, contre ce genre d’agressions ? 

Les sanctions existent déjà, mais elles sont rarement appliquées. Pourtant, elles devraient l’être. En effet, c’est bel et bien parce que nous érigeons la liberté comme une valeur cardinale que précisément la sanction pénale devrait être forte à l’encontre de ceux qui l’enfreigne. La sévérité de la sanction n’étant que le corollaire de l’importance que nous attachons aux libertés. Nous assistons à ce que je qualifierai de paradoxe pénal. Lorsque les sanctions devraient être lourdes, elles sont relativement clémentes (si un « jeune » agresse par exemple un dentiste ou un avocat, il s’en sortira pas trop mal sur un plan judiciaire, puisque le magistrat censé le juger appartiendra, dans la plupart des cas, à un syndicat plutôt marqué à gauche, donc considèrera la victime comme une « ennemi de classe »), et lorsque les peines devraient être relativement clémentes, elles sont sévères (on condamne très souvent des personnes qui auraient dû être parfois renvoyées des fins de la poursuite en absence d’élément intentionnel du délit au seul motif qu’elles « ne pouvaient pas ne pas savoir » (…). Autrement dit, en matière pénale comme dans bien d’autres domaines, tout est inversé.   

N’y a-t-il pas aussi un problème avec le statut de profession comme celle du médecin ou de l’avocat, qui n’ont plus le prestige connu il y a quelques décennies et se retrouvent aujourd’hui plus facilement remis en cause dans leur expertise et leur autorité?

L’avocat, il faut le répéter, n’a aucune obligation de résultat, il n’a qu’une obligation de moyens. Aucun avocat ne se réveille le matin en se disant : « j’aimerais perdre ce procès », cela n’existe pas, nous faisons tous de notre mieux. C’est précisément parce qu’il existe en général une grave crise d’autorité dans nos sociétés, que l’avocat ou le médecin, toutes les professions réglementées d’ailleurs, ne bénéficient plus du prestige attaché à leur fonction. En même temps, il est également possible de dire que ce sont les mêmes qui, d’une façon assez systématique, ne respectent rien ni personne qui, par conséquent, n’ont pas davantage d’égard envers lesdits professionnels. Comment voulez-vous, en même temps, demander à un individu qui ne respecte même pas sa propre mère, de faire montre d’éducation envers qui que ce soit… ? On devient, au fond, que ce que l’on est…
 
La conséquence de ces agressions est le renforcement des « déserts libéraux », zones abandonnées par ces professions pourtant vitales pour le fonctionnement d’un quartier. C’était le sens du témoignage de Thomas Cartier qui nous racontait il y a quelques semaines comment il avait dû déménager après avoir exercé pendant trois ans à Bobigny. Aujourd’hui, on ne peut pas mettre un policier devant chaque cabinet (heureusement). Cette situation est-elle une impasse ou existe-t-il des solutions ?

La solution sera impopulaire ou ne sera pas. Face à des personnes qui ne respectent et ne comprennent que la violence, il est grand temps de ne plus opposer notre philosophie « bon enfant » des droits de l’homme, dont, en définitive, l’exportation vers quelque pays africain ne constitue que la principale vocation, à cette violence à l’état brut. En effet, notre tradition juridique constitue aujourd’hui un obstacle au rétablissement de l’ordre dans notre pays. Nous sommes trop bienveillants face à des gens essentiellement malveillants, nous opposons des textes, du droit, aux armes, des principes généreux et généraux à de la haine sournoise, calculée et bien ciblée. Quand acceptera-ton enfin de regarder la vérité en face ? Quand comprendra- t-on que le seul remède face au mal réside dans la force, que le droit sans la force n’est, en définitive, qu’une fiction ? Que nos principes républicains ne sont plus adaptés à celles et ceux qui ne les comprennent pas et ne les admettrons jamais ? Mais pourquoi nos édiles sont-ils devenus si aveugles et lâches ? Forts avec les faibles et faibles avec les forts ? Pourtant, la seule solution consisterait à opérer un toilettage de notre édifice normatif pour l’adapter aux défis de notre temps. Mais qui en aura le courage ? Qui, au fond, aura assez d’amour pour notre pays et nos valeurs pour les sauver, au détriment de sa propre destinée personnelle ? Où sont les héros ? Que sont les Arnaud BELTRAME devenus ?    
 
 
 

 

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