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10 Août2017

Mettre fin au dangereux placebo de « Sentinelle ».

Ecrit par 10 août 2017. Christian Vanneste, Président de La Droite Libre. Publié dans Actualité

salopards

 

 

 

 

 

 

Une nouvelle fois des soldats de l’opération « Sentinelle » ont été pris pour cibles. Les militaires et les policiers sont régulièrement l’objet d’agressions terroristes. En 2012, Merah avait commencé sa série d’assassinats en tuant trois membres de l’Armée. Plusieurs policiers ont été assassinés soit parce qu’ils étaient connus comme tels, soit parce qu’ils étaient en uniforme au mauvais endroit et au mauvais moment. Plus récemment, depuis 2015, et la mise en place du dispositif

« Sentinelle », cinq attaques délibérées avaient eu lieu contre les patrouilles déployées dans des lieux sensibles. La dernière à Levallois-Perret, ce matin, se différencie des précédentes puisqu’une voiture s’est jetée contre une relève qui quittait son casernement du centre-ville. La surprise a joué parce que, dans l’esprit des militaires, l’opération n’avait pas débuté et qu’ils n’étaient pas sur le terrain. Le choix de l’agresseur était particulièrement pervers : il s’agissait d’attaquer des soldats dans une ville symbolique. Levallois-Perret n’abrite pas seulement des unités qui participent à « Sentinelle ». C’est une ville où se trouvent également la Direction Générale de la Sécurité Intérieure et la Sous-Direction Anti-Terroriste du Ministère de l’Intérieur. La ville dont le Maire est Patrick Balkany est aussi une pionnière des polices municipales et de la video-protection. Cette action a obtenu un résultat opérationnel heureusement faible puisque sur les six militaires touchés, seuls trois l’ont été sérieusement sans toutefois que leur vie soit en danger. Néanmoins le message est clair : la guerre continue, la menace est partout, et vise particulièrement des victimes qui ont un sens, un prêtre catholique l’année dernière, des membres de l’Armée Française qui combat les djihadistes, aujourd’hui.

On peut, bien sûr, préférer ces attaques ciblées aux carnages subis par des foules anonymes au Bataclan, sur les terrasses parisiennes ou sur la Promenade des Anglais. D’ailleurs, la riposte directe des forces de l’ordre ou la poursuite lancée par la police, ont toujours abouti à la neutralisation des auteurs. Sans doute grâce à la video-protection, la voiture utilisée ce matin a ainsi été rejointe sur l’Autoroute A16, et son conducteur blessé et appréhendé. On pourrait donc se féliciter d’un effet « paratonnerre »  de « Sentinelle ». La foudre terroriste se détournerait de la foule. Les militaires seraient des « aimants » à terroristes. Cette idée est cynique et irresponsable. Les soldats, équipés et entraînés pour faire la guerre en professionnels, si on veut leur trouver une place dans le bestiaire symbolique, sont des chiens d’attaque et non des chèvres, qu’il faudrait par ailleurs protéger par la police là où ils vivent. En fait, rien n’empêche que des actions moins ciblées et plus massives aient lieu demain, alors que l’utilité réelle de leur présence n’est pas démontrée. Les militaires présents à proximité n’avaient pas pu intervenir au Bataclan. Sauf ce matin, où la surprise a joué, ils ont toujours pu maîtriser leur assaillant, mais d’une manière qui, parfois, n’a pas été très convaincante, comme en témoigne l’affaire d’Orly, où le terroriste avait pu s’emparer d’une arme avant d’être abattu. Il faut craindre avec le retour en France des combattants « français » de l’Etat islamique, l’utilisation d’armes à feu par des gens sachant s’en servir. Le mot cible deviendra mortel ! C’est pourquoi il est urgent de s’interroger sur le bien-fondé de « Sentinelle » que je dénonce depuis le début comme un placebo sécuritaire, un trompe-l’oeil installé par des politiciens aux abois.

Il s’agit d’un dispositif purement psychologique qui consiste à augmenter le sentiment de sécurité des Français. L’Armée rassure parce que les Français lui font confiance et la considèrent comme l’ultime recours face à une menace terroriste. C’est une illusion. La réponse au terrorisme, c’est le renseignement, et l’élimination du danger à la source. La protection des cibles potentielles est infinie et ne pourra jamais être parfaite. C’est la raison pour laquelle on utilise l’Armée qui crée un effet positif dans la population et dont l’emploi est finalement moins coûteux que celui des fonctionnaires de police, sans pour autant atteindre une grande efficacité.  Paradoxalement, ces symboles de la force publique ne peuvent même pas contrôler une identité ! Cela reste de l’ordre du symbole et de la communication. Il y a 200 000 policiers et gendarmes et à peine 7000 « sentinelles ». Ces militaires, par exemple ceux de ce matin, qui appartiennent à une unité d’infanterie de choc, sont formés pour participer à des opérations de guerre sur des terrains difficiles, avec l’intervention d’avions, d’hélicoptères, le soutien de l’artillerie et des blindés. Ils ne sont pas préparés à « surveiller » les villes françaises et sont donc susceptibles de se faire « cueillir » à l’improviste. Cette expérience est d’autant moins bonne pour le moral qu’elle prend une partie importante de leur temps. Avec « Vigipirate », les militaires en passaient 5% en opération intérieure et 15% à l’extérieur. Désormais, ils en donnent 50% à « Sentinelle ». La fatigue est réelle. Le travail n’est guère gratifiant puisque les petits incidents sont nombreux. 1300 comportements hostiles dont 70% de carrément malveillants ont été relevés entre Janvier et Septembre 2015 par Elie Tenenbaum, l’un des spécialistes, comme le Général Desportes, Michel Goya, Florent de Saint-Victor ou Bénédicte Chéron, qui contestent la pertinence du dispositif. Ce n’est pas la mission de l’Armée, qui par ailleurs voit vieillir et se réduire ses moyens pour de vraies opérations militaires dans de bonnes conditions et non en exposant avec beaucoup de légèreté de jeunes soldats avec un matériel insuffisamment adapté. C’est la raison pour laquelle le retrait de 850 Millions d’Euros du budget a été mal ressenti. Les ministres qui se précipitent au chevet des blessés, les messages empathiques des politiques à l’égard de l’Armée ne suffisent pas à dissiper le sentiment des militaires qu’on utilise l’Armée avec une certaine désinvolture quand ce n’est pas du cynisme, en lui donnant peu et en lui demandant beaucoup. La réaction laconique et tardive du locataire de l’Elysée est bien décevante.

Alors, rendons hommage aux soldats de « Sentinelle », souhaitons un prompt rétablissement aux blessés de ce matin, mais invitons le Chef des Armées, qui porte si bien les uniformes sans même avoir accompli son service militaire, à manifester un plus grand respect pour les serviteurs de l’Etat qui le servent jusqu’au sacrifice de leur vie. Invitons-le à mettre un terme à une opération « poudre aux yeux », avant qu’un soldat français soit tué par surprise en pensant protéger le territoire national.

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